Session introductive au séminaire d’hiver 2025 portant sur le thème IA & Soutenabilité. 

Le 30.01.25 à 17h30, en distanciel

Nous aurons le plaisir d’écouter et de discuter avec trois intervenants experts :

Pauline Gourlet, Chercheuse et ergonome au sein du Medialab de Sciences Po.

Comment problématiser les effets de l’introduction de techniques dites « d’IA » sur les pratiques concrètes et les chaînes de travail ? Depuis quels points de vue et quelles performativités ces cadrages ont-ils ? Cette présentation s’appuiera sur une expérimentation menée au sein de la Direction Générale des Finances Publiques (DGFiP) visant à automatiser la mise à jour du cadastre à partir de prises de vue aériennes. Loin des discours médiatiques béats ou catastrophistes de l’IA, cette étude de cas permet de mettre en regard les promesses et les intentions des concepteurs avec la diversité des transformations et des problèmes que ces techniques génèrent en pratique. Nous proposons ici une lecture originale qui cherche à rendre visible des effets concrets de l’économie de la promesse de l’IA ainsi qu’une tentative d’appréhender autrement cet objet fuyant, en pluralisant les perspectives depuis lesquelles les problèmes sont décrits.

Thomas Cottinet, Directeur de l’Ecolab, service du ministère de la transition écologique qui vise notamment à étudier la contribution de l’IA à la transition écologique, à travers l’IA frugale.

L’IA sera successivement présentée comme un outil venant soutenir les politiques publiques relatives à la transition écologique au sens large, puis comme un moyen de moderniser les administrations qui portent ces politiques publiques.

Claire Marzo, MCF HDR en droit public, coordonne avec Pierre Valarcher le projet IAG4UPEC.

Cette présentation a pour objet de poser la question de la soutenabilité de l’IA dans le champ des relations du travail. Plus précisément, un examen des conventions collectives françaises récentes en matière d’IA montre si et comment les travailleurs, leurs représentants et les employeurs/ les entreprises commencent à appréhender cet objet. Il s’agira d’abord de comprendre si et comment l’IA transforme, voire déstabilise le travail et comment cette transformation est reprise ou non par les conventions collectives. Il s’agira ensuite de se poser la question de savoir comment les conventions collectives peuvent faire face à ces transformations, posant ainsi à la fois une question très générale du bien-fondé de la régulation et la question très précise du contenu des clauses des conventions ou accords qui abordent ce sujet. Enfin il faudra se poser la question de l’adéquation de l’instrument qu’est la convention collective pour faire face aux transformations apportées par l’IA.
La conclusion sera l’occasion d’envisager la soutenabilité de l’IA à la lumière de son appréhension par les acteurs du travail (empowerment) et de son encadrement juridique (premières lois, règlement et directive européens et leurs manques).