L’IA en management : l’enseignement et la recherche au défi de l’Intelligence Artificielle
Le 11.03.25, de 08h45 à 17h30 (Mode Hybride)
Université Paris Dauphine – PSL
Pl. du Maréchal de Lattre de Tassigny, 75016 Paris
PROGRAMME
ACCUEIL : 08h45h-09h30
- Café
- Mots d’accueil
- Ouverture de la journée
- Présentation de l’organisation de la journée
Table ronde 1 – Méthodologies de l’enseignement, de la recherche et de la pratique : où intervient l’IA ?– 9h40-11h10
Participants : Julien Cloarec, Professeur en marketing quantitatif, IAE Lyon School of Management. Jean-Philippe Galan, Professeur en marketing, IAE de Bordeaux. Moustafa Zouinar, Professeur associé au CNAM, chercheur au CRTD et ergonome dans le département R&D d’Orange.
Animation : Lucas Boucaud (Maître de conférences, Université de Rouen Normandie) et Léna Masson (Maître de conférences, Université de Lille).
Description : Cette table ronde croisera trois différents regards portés sur les effets de l’IA sur les pratiques de travail, celles d’enseignants-chercheurs en sciences de gestion, mais également celles de professionnels, au-delà de l’Enseignement Supérieur. En premier lieu, Jean-Philippe Galand exposera les effets de l’IA sur l’enseignement dans les Universités (pratiques pédagogiques, préparation des futurs professionnels, intégration des avancées de la recherche). Il soulignera les moyens à notre disposition pour former de futurs professionnels à ne pas être des utilisateurs passifs, mais capables de développer des solutions innovantes pour l’entreprise et en même temps limiter ou tout au moins contrôler cette utilisation dans le cadre actuel des évaluations de connaissances et de compétences. Les risques et bénéfices des outils IA dans la pédagogie et sur le rôle de l’enseignant dans ce nouvel écosystème éducatif hybride seront mis en discussion. En second lieu, Julien Cloarec exposera les multiples façons dont l’IA peut transformer les pratiques de recherche en sciences de gestion. Un panorama des IA utilisées en recherche sera présenté et il sera discuté de la façon dont elles répondent (ou non) à nos problématiques de chercheurs. L’(in)adéquation de la plupart des usages de l’IA avec le travail de recherche sera mise en débat pour enfin souligner que, contrairement à l’illusion d’une démocratisation véhiculée par certains acteurs, l’IA ne fait qu’accélérer la perte de sens du métier de chercheur. En dernier lieu, Moustafa Zouinar s’appuiera sur une perspective ergonomique pour discuter d’une part des transformations du travail induites par le déploiement et les usages des systèmes d’IA dans le cadre d’activités professionnelles, et d’autre part, des enjeux soulevés en termes d’interaction/relation humain-machine et de conception de ces systèmes.
Table ronde 2 – Les mondes de l’IA : utopie ou dystopie ? – 11h20-12h50
Participants : Agathe Fonsagrives, Doctorante en GRH, IAE de Paris Sorbonne Business School. Jessica Hoffmann, Chercheuse chez Google DeepMind. Claire Marzo, MCF HDR en droit public, UPEC.
Animation : Mathias Béjean (Professeur des universités en sciences de gestion à l’Université Paris-Est Créteil) et Julienne Brabet (Professeure Émérite, Université Paris-Est Créteil).
Description : L’intelligence artificielle (IA) façonne nos sociétés et nos institutions, générant autant de promesses que d’inquiétudes. Cette table ronde propose une réflexion croisée entre trois disciplines – informatique, gestion et droit – pour analyser les défis et opportunités liés à l’IA.
Dans un premier temps, les intervenantes exploreront les « dystopies » actuelles, mettant en lumière les dangers et difficultés posés par l’IA. Claire Marzo (droit) abordera les tensions entre droit et intelligence artificielle, notamment en matière d’augmentation, d’aliénation et de remplacement des humains, ainsi que les hésitations des législateurs et des tribunaux. Jessica Hoffmann (informatique) analysera les biais algorithmiques et leur instrumentalisation par les IA, ainsi que les biais de confiance des humains envers ces IA. Enfin, Agathe Fonsagrives (management) s’intéressera aux dérives procédurales, aux impacts psychologiques et sociaux de l’IA, en s’appuyant sur l’exemple du recrutement.
Dans un second temps, la discussion portera sur les « (e)utopies », c’est-à-dire les pistes d’amélioration pour un usage plus éthique et équitable de l’IA. Jessica Hoffmann explorera les possibilités d’une construction algorithmique favorisant la démocratie. Agathe Fonsagrives discutera des principes de justice procédurale applicables à l’IA, notamment en matière d’explicabilité, de respect de la vie privée et d’équité interpersonnelle. Enfin, Claire Marzo s’interrogera sur le rôle du droit dans la régulation du numérique, la définition de standards minimaux et l’émergence d’une citoyenneté numérique.
13h – 14h20
PAUSE DEJEUNER
Table ronde 3 – L’acceptabilité sociale de l’IA en questions – 14h30-16h15
Participants: Romain Laufer, Professeur émérite, HEC-Paris, membre du comité d’orientation de la revue Entreprise et Société (ENSO) et de l’Institut Sustainability & Organization HEC-Paris (S&O). Pascal Le Masson, Professeur, Mines ParisTech-PSL, responsable de la Chaire Théorie et Méthodes de la Conception Innovante, Directeur adjoint du centre de gestion scientifique i3. Delphine Le Serre, Docteur en sciences humaines et sociales, ingénieure en microélectronique et nanotechnologies, fondatrice et présidente de l’association EdHu2050, HEC-Montréal.
Animation : Romain Laufer, Professeur émérite, HEC-Paris et Jérôme Méric (Professeur des Universités, Université de Poitiers).
Description : Les signaux se multiplient, les statistiques le montrent : l’IA devient à la fois un outil de facilitation, un vecteur d’évitement de l’exercice d’intelligence, un substitut potentiel au travail humain. Si l’on admet que l’avènement de l’intelligence artificielle constitue un changement de paradigme social, alors il convient de l’interroger. Romain Laufer propose de voir dans le développement de l’IA l’évolution ultime d’un système rationnel légal qui se verrait, dans son extrémité, dépourvu de système de légitimité et donc de base de résolution des conflits. En montrant que les usages de l’IA générative peuvent dépasser ceux auxquels nous sommes déjà accoutumés, Pascal Le Masson montre que l’on peut questionner les limites de la machine et en même temps la rendre « plus intelligente », ce qui nécessite d’inventer entre autres de nouveaux métiers pour bien gérer l’IAGen. Après ces considérations en légitimité et en contrôlabilité, Delphine Le Serre adopte une approche historique de la dualité humain-non-humain pour interroger l’acceptabilité d’un binôme homme-machine et sa capacité à conduire à une forme d’épanouissement humain.
Débat conclusif – 16h30-17h45