Séminaire d’Hiver 2020
Université Paris Dauphine
28 février 2020

Nous vivons un moment charnière pour les sciences de gestion comme plus globalement pour la production et la diffusion du savoir. Deux géants (Etats-Unis et Chine) définissent les normes de la performance académique, les standards de publication, d’évaluation et de communication. Les logiques de carrière poussent les chercheurs européens, parfois à leur corps défendant, à pratiquer et renforcer ces standards. Mais des fenêtres d’opportunités (en particulier numériques) s’ouvrent pour adapter nos pratiques et ainsi garantir l’avancée de la science comme la préservation des libertés académiques : science ouverte, archives ouvertes, « open edition », pré -publication, épi-revues, renouvellement des méthodes d’évaluation, etc. En tant que communauté des chercheurs en management, n’avons-nous pas une responsabilité spécifique dans l’analyse des modes de gestion de la science et de leurs effets en termes de production et de diffusion ?
Le 28 février, nous aborderons d’abord les stratégies des chercheurs et de leurs institutions dans le paradigme « traditionnel », leurs modalités, leur intérêt et leurs effets pervers puis nous nous interrogerons sur les opportunités, les dangers et les dispositifs de la Science Ouverte en particulier pour les sciences sociales et les sciences de gestion.
9h15- 10h45 : Les stratégies individuelles de publication dans le contexte contemporain
Table-ronde animée par Julienne Brabet (Université Paris Est Créteil) et Anne Janand (Université Paris Saclay) avec :
Rémi Jardat, Université Paris Saclay
Mustafa Özbilgin, Brunel University London
Sébastien Point, EM Strasbourg Business School
Dans le système actuel, tel qu’il s’est progressivement structuré, quelles sont les stratégies individuelles développées par les chercheurs ? Quels objectifs ceux-ci visent-ils en termes de production des savoirs, de publication et de diffusion ? Quelles sont les incitations institutionnelles qui les meuvent ou auxquelles ils résistent ? Comment être un chercheur et un « publiant » de haut niveau et/ou reconnu ? Nos intervenants répondront à partir de leur propre expérience mais également en fonction de leurs observations.
10h45 – 11h15 : Pause-café
11h15 – 12h30 : Les opportunités de la science ouverte
Débat introduit par Lionel Maurel, Directeur adjoint scientifique de l’INSHS, en charge de l’information Scientifique et Technique.
« La science est un bien commun que nous devons partager le plus largement possible. Le rôle des pouvoirs public est de rétablir la fonction initiale de la science comme facteur d’enrichissement collectif. » déclare Frédérique Vidal Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation en présentant le plan national français pour la Science ouverte qui s’inscrit dans un vaste mouvement européen et international. La science ouverte est ainsi définie dans ce plan national c’est « la diffusion sans entrave des publications et des données de la recherche. Elle s’appuie sur l’opportunité que représente la mutation numérique pour développer l’accès ouvert aux publications et – autant que possible – aux données de la recherche […] vise à construire un écosystème dans lequel la science est plus cumulative, plus fortement étayée par des données, plus transparente, plus rapide et d’accès plus universel … »
Pour ouvrir le débat Lionel Maurel présentera le mouvement de la Science Ouverte et la feuille de route du CNRS pour la Science Ouverte, publiée en novembre 2019, montrant la manière dont le CNRS entend faire entrer cette politique dans les pratiques.
12h30 – 14h00 – Déjeuner libre
14h00 – 15h30 – Open edition : mise en œuvre, avantages, difficultés
Table-ronde animée par Thomas Durand CNAM, Président d’EURAM avec :
Jean-Philippe Denis, Université Paris Saclay, Rédacteur en chef de la Revue Française de gestion
Didier Josselin, Directeur de recherche au CNRS, Directeur du laboratoire ESPACE, Université d’Avignon, Editor of the Journal of Interdisciplinary Methodologies and Issues in Science (JIMIS)
Thomas Roulet, University of Cambridge, Judge Business School
Maurice Thévenet, CNAM, Président de la FNEGE
L’open édition constitue l’une des voies permettant d’échapper aux coûts engendrés par l’oligopole des « publishers » mais quelle est son histoire ? comment et pourquoi choisit-on ce dispositif soit pour lancer une nouvelle revue académique soit après avoir emprunté des voies plus classiques ? Quelles sont les difficultés à surmonter ? L’Open Edition qui permet à de nombreux publics à la recherche présente-t-elle d’autres originalités en termes de forme et de contenu des publications ?
15h30 – 16h00 – Pause – café
16h00 – 17h30 – La science ouverte : forme émergente d’élaboration, d’évaluation et de diffusion de la science
Table-ronde animée par Rémi Jardat (Université Paris Saclay) avec :
Michaël Bon, biophysicien, président de l’Association Science collective
Frédéric Helein, Université Denis Diderot, Société Mathématique de France
Claire Tignolet, Université Paris Dauphine, Service Appui à la recherche – Service Commun de la Documentation
Au-delà de l’Open Edition, ouvrir la recherche pour la rendre plus féconde c’est aussi de nouvelles manières de travailler pour les chercheurs, souvent défrichées dans d’autres disciplines que la nôtre telle l’open évaluation, pré-publication collaborative, la co-publication de chercheurs « amateurs » et « professionnels » … et la question se pose de la réceptivité réelle de notre discipline face à ces nouvelles pratiques. Tout autant acteurs qu’observateurs de ces mouvements, les panellistes vous proposeront leur diagnostic… voire l’établiront avec vous en temps réel.
17h45 : Clôture de la journée par Frédérique Alexandre-Bailly, Présidente de la SFM (Onisep)
18h : AG extraordinaire de la SFM
Cocktail